Besoins sensoriels des petits…

A l’émerveillement de nos petits…

Le très jeune enfant est, dès sa naissance, projeté dans un bain sensoriel très différent de ce qu’il vivait in utero. Il passe d’un environnement aquatique porté par le liquide amniotique qui favorise le mouvement, l’enroulement, la diffuse les sons et créait un toucher contenant permanent à un milieu aérien rempli de lumière, de sons sans filtre et soumis à la gravité. « La sortie de l’espace utérin à la naissance met un terme à la position d’enroulement (…) il souligne surtout le rôle salutaire d’une bonne contenance, telle que peut l’offrir un portage du bébé en « petit paquet » ». 1

« Dans ses interactions avec le milieu, l’enfant est assailli par les flux sensoriels (tactiles – air, frottements – auditifs, visuels – glissement d’un spectacle sur les rétines – olfactifs, gravitaire – écrasement de son squelette et de sa musculature). Ces flux entrainent des réactions toniques qui, suivant leur ampleur, peuvent faire perdre pied à l’enfant. »2

Dans notre société actuelle, l’enfant (0 à 3 ans) est confronté dès son plus jeune âge à des stimulations inadaptées à ses capacités de traitements (fréquences, intensité, durée) encore immatures. Alors même que c’est sur ces stimulations, sur cet environnement que l’enfant va se construire sur le plan sensori-moteur, émotionnel et psychologique.

Il est d’ailleurs assez difficile pour l’adulte de percevoir ces « dystimulations », car ce dernier a développé des habituations, mis en place des filtres qui lui permettent de faire abstraction à certaines stimulations pour se concentrer sur d’autres. Ce dernier s’est d’ailleurs construit dans un monde moins interactif, que ces 15 dernières années.

On peut penser que c’est normal de faire vivre toutes ces stimulations à son enfant, car c’est la vie actuelle qui veut ça ; surtout en ville. Qu’il est difficile de les éviter.

Et pourtant NON, ce n’est pas normal, et OUI on peut en contourner pas mal, surtout pour les plus petits.

Dernièrement, à une formation sur les réflexes archaïques, j’ai appris que l’œil humain terminait de se construire à 12 ans. Avant cela, il est immature et donc plus fragile, les écrans pouvant fortement interférer sur son bon développement.

Ainsi, je chemine, pour trouver une idée permettant à tout à chacun de se sensibiliser à la sensorialité des petits, pour créer des déclics, soutenir des envies de changement, enrichir les pratiques vertueuses…

Fanny RAS, 13.10.20.

1 Les effets de la gravité sur le développement du bébé, André BULLINGER et l’ABSM, p.22

2 Etre psychomotricien, Catherine POTEL, p.257